Johnny: Le film de son retour
A la fin de sa convalescence, plusieurs films et au moins un disque sont au programme. Mais pour quand?
Les rapports entre Johnny et le cinéma suivent un rite immuable: que la musique s’arrête, que les tournées cessent et le 7e art lui fera immanquablement les yeux doux. Ça tombe bien. Il adore ça. Après tout, du temps où il squattait les salles obscures de la place Clichy, c’était son premier rêve: "devenir acteur", comme Alain Ladd, comme Gary Cooper, comme Jean Gabin aussi (La Bête humaine, le premier film qui l’ait marqué), comme Presley, comme Dean…
Le Tour 66 ayant été stoppé avec deux mois d’avance, l’Idole des jeunes, une fois sortie de convalescence, va pouvoir chausser ses lunettes sponsorisées et lire enfin les dizaines de scénarios qui depuis des mois affluent chez son agent de l’avenue Rapp (mais avec lequel il n’a pas reparlé depuis son opération). Des films d’action, quelques comédies, dont une peut-être signée Francis Veber, prétexte à retrouver son copain Jean Reno. "Dans tous les cas, prophétise un producteur parisien, il sera plus simple de construire des projets de longs métrages autour de Johnny Hallyday que de lui trouver une place dans des scénarios déjà écrits. Son image est si forte qu’on le voit mal dans des rôles de composition." C’est pourtant ce qu’envisage de faire Olivier Marchal, qui voit très bien ce qu’il pourrait jouer dans son Gang des Lyonnais (tournage programmé pour l’été); même si ce sont Alain Delon et Gérard Lanvin qui occuperont certainement les premiers rôles.
"Une simple guitare, une contrebasse et un piano"
Sorti du genre policier, il sera sans doute un peu plus difficile pour Johnny de trouver des rôles qui l’amusent en France, à l’image de ce qu’il a fait l’an dernier dans Vengeance, pour le réalisateur hongkongais Johnnie To. L’entourage du chanteur sait qu’il rêve de trouver une place dans d’autres films de genre "similaire". Il a ainsi révélé récemment que son agent américain lui avait donné l’assurance que Tarantino écrivait pour lui et que les frères Coen n’étaient pas loin de le faire. "Dans ses rêves", disent les sceptiques. Et pourquoi pas dans le fond?
Après tout, dans le passé, Johnny a fait quelques-uns de ses films les plus intéressants après des tournées majeures: Détective de Godard lui avait été proposé en 1984 après un fameux Zénith. En 2001, il avait rejoint Jean Rochefort sur L’Homme du train de Patrice Leconte après sa première tournée des stades, puis Harvey Keitel et Depardieu un peu plus tard sur Wanted.
Et puis, entre deux scénarios, Johnny prendra encore le temps d’enregistrer pour Warner, qu’on se le dise. En 2006, il révélait au JDD avoir signé "pour trois albums studio au moins". Or, à ce jour, il n’en a enregistré que deux. Est-il imaginable de le revoir sur scène? A l’évidence, oui. S’il s’en donne le temps. Au service de projets moins pharaoniques, cela paraît une évidence. David, son fils, rêve depuis des années de le voir sur scène accompagné par "une simple guitare, une contrebasse, un piano et guère plus". On y vient, on y vient…
JDD
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