Le drapeau de notre commune est en berne. Estinnes pleure la disparition de son Bourgmestre honoraire, Etienne Quenon, figure emblématique de la vie communale. Pour les Estinnois, ce n'était pas Monsieur le Bourgmestre, il était tout simplement Etienne. Non que nous ne voulions pas respecter et reconnaître son titre, mais parce que sa philosophie résidait dans l'exercice d'une fonction de services axés vers le Citoyen et parce que prévalait toujours l'aspect le plus humain, le plus humaniste sur toute autre appréhension de la tâche.
Robuste et de prestance remarquable, il incarnait une certaine force tranquille, créant rapidement une aura de confiance renforcée, il est vrai, par une gestion en "bon père de famille". La connaissance de ses dossiers mais surtout de ses administrés était un atout majeur et la volonté exacerbée de trouver les solutions pour tous, sans exception, sans clivage aucun, avait fait de lui une personne hors du commun. Il avait sans doute hérité de l'expérience et de l'excellence de son prédécesseur, Marcel Desnos autre sommité de notre entité qui accompagna la commune dans ses premiers pas vers la fusion..
Nu ne pourra s'empêcher de penser à ce triumvirat qu'il formait avec Marcel Saintenoy et le regretté Michel Jaupart . Présents à la commune toutes les matinées , ils pouvaient ainsi être proches de leur administration, certes, mais surtout de tous les Citoyens avec une majuscule, car pour eux, chacun d'entre nous était unique, bénéficiant de la même sollicitude.
Etienne Quenon arpentait tous les recoins d'une commune qu'il connaissait, qu'il appréciait dans sa ruralité foncière et chérissait pour le bonheur qu'elle dégageait, qu'elle engendrait. Sa connaissance de ses habitants aura fait de lui l'unanimité.
Tout respect gardé, je ne peux que penser et le comparer au personnage du roman célèbre qu'Arthur Masson donne à son Maïeur de Trignolles son rôle de star. La joie collective, la liesse des festivités comme celle du Bicentenaire, la culture, le sport et tant d'autres moments inoubliables qu'il partageait si souvent avec nous, presque comme avec des membres de sa famille, marqueront à jamais nos esprits. Il entre ainsi au panthéon des personnages les plus illustres de notre entité.
Combien de Citoyens, combien de familles, combien d'associations, combien d'employés ou d'ouvriers ne lui sont redevables d'une profonde gratitude ou quelle reconnaissance n'avons-nous pas à lui témoigner ?
La mémoire du cœur a cette importance qu'elle garde à jamais en vie celui qui nous quitte. Que notre Bourgmestre repose en paix, une paix méritée puisque tout est accompli.
Estinnes en deuil a son drapeau et le cœur de ses Citoyens en berne. La page qui se tourne emporte avec elle le souvenir d'un Bourgmestre qu'on aimait côtoyer au quotidien.
Ses Citoyens l'appelaient tout simplement… Etienne.