Dans le milieu musical toulousain, rené Coll était une institution, un monument, un incontournable.Il était connu, reconnu, encensé,et son nom était symbole de fête, de bal, de "balloche" comme on disait.
Il a parcouru tout le sud-ouest, dans son bus, pour aller donner la sérénade et du plaisir à tous ceux qui étaient avides de faire rentrer la joie dans leur vie, ne serait-ce que pour un soir, le temps d'un "bal popu" qui se finissait invariablement en baston,lorsque l'alcool alourdissait les consciences et que les jalousies se faisaient jour, malgré la nuit.
René Coll "tenait" l'orchestre et son rôle n'était pas d'accompagner les artistes mais de les mettre en valeur, de donner la pleine mesure de leurs talents. Les artistes sont toujours reconnaissants, je parle des vrais artistes, de ceux qui ont du cœur, un cœur que l'on expose, que l'on accroche à la boutonnière.
L'évocation du décès de René Coll, bien que tardive,m'a empli de peine et de mélancolie, comme une note retenue ou brisée.
Il a été emporté par une "longue maladie",terme pudique,mais la maladie qui le tenait durant toutes ces années était une maladie d'amour, l'amour qu'il nous a donné, celui que nous lui devons.
Yaacov Ben Denoun Jérusalem