Bonjour à toutes et tous,
En ce temps de temps long, de réflexion, d'ouverture à l'intériorité, je partage avec vous une pensée car pour moi, l’Aikido, c’est tout le temps, encore plus dans la vraie vie que sur le tatami.
Le confinement c’est les saisies katate dori, moroté dori. Vous savez maintenant que ce n'est pas une saisie qui nous empêche de nous déplacer, mais que c'est nous-mêmes qui nous paralysons. Ici, la saisie pourrait sembler grande, puissante, insurmontable. Et pourtant là encore, nous restons libres. Du fond de chacun de nous coule une source intarissable que rien ne peut entraver.
La distance de sécurité pour éviter la contagion, c’est Maaï. Le Budo nous a préparé : tu respectes le Maaï ou tu meurs !
Zanshin « vigilance envers l'adversaire », littéralement « l'esprit qui demeure ». Cette vigilance pour notre survie, pour l’équilibre de notre santé. Dans le tir à l’arc japonais le Kyudo, Zanshin est la phase suivant le lâché de la flèche. L’esprit reste, ne se relâche pas, on ne baisse pas sa garde, même si la situation semble s’améliorer.
Kokyu ryoku l’énergie véhiculée par le souffle, la grande respiration de l’Univers. Si ce concept n’est compris qu’intellectuellement il est inutilisable. Il faut l’apprendre par le corps dans l’exercice de tous les jours, il ne s’assimile qu’après un vrai travail.
Ce matin, j’ai appelé un ami aikidoka médecin positif au Covid19 depuis 15 jours. Il me dit « je vais très bien, je pense que je suis guéri, beaucoup de repos, de la chaleur, un peu de paracétamol, et tous les jours beaucoup d’exercices de respiration profondes tels que Ba Duan Jin, pour aller le plus souvent vers une hyperoxygénation maximale ». C’est grâce à l’enseignement que nous avons reçu, celui de notre pratique où la technique n’est que le support des grandes fondations.
Nous ne sommes peut-être pas des gens ordinaires si nous cherchons cette force au fond de nous, celle que nous cherchons à développer au prix d’années d’investissement, mais qui peut tellement nous aider si nous savons aider notre corps avec la force de notre esprit.
J’écris beaucoup, pour moi et je partage. Ainsi je tente à ma manière et à mon petit niveau de pérenniser l’enseignement de mon Sensei, lui qui vivait l’Aikido à travers toutes les cellules de son corps et de toute son âme.
Amicalement. ChP