Malgré la déchirure que me cause la disparition de mon frère Paul, je m’efforce de compenser son départ par le seul fait qu’il n’ait pas souffert. Sa fin était irrémédiable depuis son opération de mars dernier, nous le savions et pourtant nous espérions en cette période sainte qu’un miracle pouvait s’accomplir.
Durant toute la durée de son hospitalisation, il a été soutenu par de nombreux amis venus parfois de loin, pour lui insuffler une énergie nouvelle.
Mais c’était écrit !
C’est après la retransmission du match Paris SG vs Barcelone qu’il sombra dans un coma irréversible.
Paul était un être admirable… c’était quelqu’un qui faisait l’unanimité par sa gentillesse, sa franchise, sa bonté. Toujours conciliant, bienveillant, il ne supportait pas les disputes entre amis. D’une loyauté exemplaire, il était comme un samaritain a l’écoute de tout un chacun, avec un sourire, éclatant de bien être, qui rejaillissait sur tout ceux qui l’approchait.
C’était du « pain blanc » comme on dit chez nous.
Ses funérailles se déroulèrent dans un profond recueillement… je n’avais jamais ressenti autant de ferveur, jamais vu auparavant autant de gens communier ensemble dans une atmosphère aussi chargée de tristesse.
Ils étaient tous là venus lui dire un dernier adieu, du plongeur de son bar à Laporta, l’ex président du Barça. Des centaines d’amis, musulmans, juifs, cathos ou athées. Français, espagnols, catalans et autres étaient venus se rassembler fraternellement autour du cercueil sur lequel était posé la magnifique couronne de fleurs de « Casa for Ever »
Mon frère Marcel récita avec beaucoup de courage, un poème de Charles Péguy.
Et lorsque retentit dans la nef, la seule chanson que Paul chantait inlassablement : « Il suffirait de presque rien », de Serge Reggiani : ce fut un moment bouleversant qui fut salué par une salve d’applaudissement, tellement était intense l’atmosphère qui régnait dans l’église Santa Maria.
Par l’Amour qui se répandit dans la nef, je compris alors que mon frère était un saint homme et que Dieu l’avait accueilli dans son royaume.
Je suis bien heureux pour lui, il a rejoint ma Mère.
Mais hélas; Il n’est plus là, pour moi !
Aujourd’hui, je suis orphelin.
Merci à vous tous pour l'affection que vous lui portiez