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Roger Cozette Roger Cozette Roger Cozette Roger Cozette
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le crépuscule a écrit...

La pandémie H1N1, signe du crépuscule de notre civilisation
http://www.rue89.com/2009/11/28/la-pandemie-h1n1-signe-du-crepuscule-de-notre-civilisation-127726


Bernard Dugué, ingénieur des mines, docteur en pharmacologie et docteur en philosophie, vient de publier l'essai HIN1 La pandémie de la peur (éd. Xenia). Il y livre une analyse sociologique et une perspective historique et philosophique à la pandémie. Rue89 lui donne la parole. Nous reproduisons en entier cet excellente mise en perspective :

Dans mon livre, je prends appui sur les faits, à la fois scientifiques et sociétaux, tentant d'élucider les ressorts de ce qui paraît être un emballement de la machine sanitaire. Partons de l'actualité de ces derniers jours pour illustrer ma thèse.

Sur le plateau de Mots croisés (France 2) lundi 23 novembre, la ministre Bachelot expliquait que le conditionnement du vaccin en flacon de dix doses était lié aux contraintes du marché. Ni Yves Calvi, ni ses invités n'ont cru bon de contredire la ministre. Ce conditionnement résulte non pas du marché mais d'un choix technique dans la gestion sanitaire, avec une commande de 96 millions de doses assorti d'un plan de vaccination généralisé et orchestré avec des moyens logistiques sans précédent. Un esprit critique parlerait d'un acharnement thérapeutique. Pourquoi alors cette obstination ?

Quelques-uns ont parlé de théorie du complot ou de diktat des firmes pharmaceutique. Ce n'est pas sérieux et l'on voit bien comment une certaine opinion frondeuse peut réagir face à l'incompréhension de ce plan anti-grippe. Il reste deux réponses. La première est celle des autorités. La menace est bien réelle, il y a urgence sanitaire et l'incompréhension résulterait d'une mauvaise communication. La seconde repose sur une hypothèse forgée après une réflexion systémique. La machine sanitaire étant un système technique, elle va de l'avant une fois déclenché un processus.

Après le Téléthon, voilà le vaccinathon
Autant dire que cet épisode pandémique est révélateur de quelques pathologies de nos sociétés avancées, qu'elles soient occidentales ou asiatiques. Avec sans doute un excès dans l'application du principe de précaution. Dont la concrétisation se traduit par un mauvais choix technologique dans ce champ thérapeutique. Les plans contenus dans les tiroirs de l'expertise visaient en premier lieu une menace du type grippe aviaire. Ils n'étaient pas adaptés pour cette grippe H1N1.

La suite médiatique et sanitaire est assez évidente à analyser. Il faut produire une menace dans l'esprit des gens. Le procédé est classique. Quelques communiqués d'expertises à sens unique. Et puis des annonces répétitives de décès, de classes fermées et quelques images sélectionnées. Après le Téléthon, voilà le vaccinathon, 300 000 Français vaccinés, quel succès ! Le chiffre peut monter et atteindre le seuil de satisfaction ministériel. Et comme pour le Téléthon, rien de mieux que l'exhibition d'un cas particulier servant de déclencheur d'émotion.

Il n'est pas question de donner de l'argent mais d'offrir son bras à l'infirmière dans le gymnase prévu à cet effet. Pour inciter les Français à le faire, les médias peuvent éventuellement filmer une maman en pleurs suite à l'hospitalisation de sa fille mise sous assistance respiratoire. C'est un procédé très efficace, vu sur France3 ce mardi 24 novembre, dans le JT du soir.

On n'invite pas les passagers d'un bateau à prendre la barre
La menace pandémique a été surévaluée pour répondre aux besoins de la mise en route d'un plan national. Mais certaines données ne sont pas fiables : il n'est pas sûr que tous les cas d'hospitalisation soient liés à la grippe, des virus pulmonaires non grippaux et des bactéries peuvent très bien être impliquées. Les médias en ont-ils trop fait ?

Ce qu'on peut leur reprocher, c'est d'avoir occulté les avis contraires, comme celui du Dr Marc Girard. Mais cela aurait déclenché une belle confusion, un peu comme si les passagers d'un bateau venaient sur le pont pour indiquer au capitaine la barre à suivre !

Les autorités ont donc déclenché une menace pandémique qui ressemble à des événements d'un autre âge, comme la peur du démon et des sorcières, qui furent jugées et exécutées lors de l'inquisition qui vint aux XVIe et XVIIe siècles. Pourtant, ces sorcières étaient bien inoffensives. Hermann Broch avait vu dans cette chasse le signe d'une époque crépusculaire, avec une analyse fort savante sur l'hypertrophie de la théologie et la perte en rationalité qui en résultait.

Un troisième crépuscule de notre civilisation
Nous sommes sans doute au moment d'un troisième crépuscule. Si l'on admet que le crépuscule marqué par la démonologie signe la fin du dispositif théologique et de la sécurisation par l'Eglise. Et que le crépuscule marqué par le nazisme, le stalinisme et les sciences humaines matérialistes et raciales marque la fin du dispositif philosophique dévoyé et des jeux nationalistes d'Etat.

Nous voilà au seuil de cette grande énigme du XXIe siècle. Avec une interrogation : nos gouvernants sont-ils réellement en possession de la science ou bien tributaires des experts sanitaires ?

Je pose la question autrement. Les politiques ont-ils peur, sont-ils devenus fous ? Si tel est le cas, nos politiques ne sont pas si puissants qu'on ne le pense mais plutôt les vassaux des experts, en l'occurrence, de ceux de l'OMS. C'est une hypothèse. Il va de soi que d'autres ressorts se greffent. La panique pandémique présente un intérêt pour les profits de l'industrie sanitaire ainsi que les experts qui en ressortent renforcés à l'instar des chefs militaires du temps de Napoléon.

La thèse du crépuscule est donc la leçon philosophique qui s'impose. Chaque époque a ses priorités et ses dispositifs transcendantaux laissant accroire que si une question est résolue, tout va s'en suivre et que la société ira de son mieux. Nous avons cru que si les questions techniques fondamentales étaient résolues, tout irait dans le bon sens.

Déjà, Ellul et Habermas voyaient des problèmes en 1970. D'aucuns tels Fukuyama ont imaginé une ère post-humaine avec l'usage des prothèses bio-technologiques. Le protocole de Lisbonne a cru en un salut par l'économie du savoir et savoir-faire technologique.
On a cru aux nouvelles technologies en 1998. On croit en une croissance verte. La leçon de cette pandémie, c'est que la profusion de dispositifs techniques peut engendrer plus de problèmes qu'elle n'en résout. Quand l'humanité se sera affranchie de cette « croyance technologique », une nouvelle époque émergera.
roger


roger cozette, roger cozette, roger cozette roger cozette, roger cozette, roger cozette
Pablo Neruda
Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.

Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l'habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu

Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d'émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les cœurs blessés

Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu'il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n'a fui les conseils sensés.

Vis maintenant !

Risque-toi aujourd'hui !

Agis tout de suite!

Ne te laisse pas mourir lentement !

Ne te prive pas d'être heureux !
ryu
La chute du mur, du mur du mensonge.


Quand les conséquences humaines de l'idéologie désavouent le système et l'invalident dans les esprits, alors les sentiments de "grandeur" et de "puissance" qui maintenaient les peuples sous l'emprise du pouvoir sur l'Autre, sont sapés. Le credo s'effondre. Si le système court encore sur son erre c'est par la force de l'habitude, par les forces de l'ordre, par la peur du saut dans la Vie, dans ce que le système a néantisé. La crise de l'idéologie est crise de l'homme!
Alors ressurgit la question de "l'identité nationale" . Elle est posée par le pouvoir sur l'Autre, par les princes du système qui cherchent à faire valoir la raison du plus fort, la leur qu'ils s'efforcent de redorer. Ils s'appuient pour cela sur l'histoire, sur le passé et la tradition de la "nation", du "peuple". Ils ne peuvent masquer que c'est la question de leur souveraineté qui est à l'ordre du jour quand la question de la raison d'être et du devenir individuel revient visiter les déçus du système tournés eux vers un avenir leur permettant de devenir et d'être!
Alors souffle le vent de la Liberté qui porte l'individualité humaine à s'extraire du système, à renouer avec la Vie. Vent de fronde, celle de David contre Goliath, qui abat les systèmes si forts soient-ils!
L'idéologie libérale domine le monde enferme l'homme dans une conception mercantile et matérialiste de l'existence obsolète depuis la chute du mur de Berlin! Ses tenants ne peuvent plus masquer la pourriture du système qui ressort par la tête de la pyramide et en gangrène toute la structure, ni les ravages humains et écologiques qu'elle induit.
Alors le dernier mur, celui de l'aveuglement et du mensonge dressé par le pouvoir sur "l'Autre", jusqu'en démocratie, est ébranlé dans ses fondations humaines. Par les fissures un flot grandissant d'individualités se responsabilisant, se démarquant de l'esprit de système, recouvrant avec la Liberté leur créativité, renoue avec le sens de la Vie. Ce sens, spirituel, appelle l'homme à s'élever, à s'extraire de l'océan de déchéance dans lequel le maintient tout système!
Alors, celles et ceux qui entendent l'Appel recouvrent la vue, se lèvent et marchent à la rencontre d'eux-mêmes, de leur réalité propre, à la rencontre de "l'Autre". Ils comprennent de mieux en mieux, parce qu'ils le vivent, que l'Amour seul unit, que l'Amour seul est créateur, que Dieu est Vie. Ils comprennent que cette Réalité à laquelle ils aspirent au fond d'eux-mêmes au-delà de toutes croyances et qu'ils cherchent à exprimer et à recevoir en abattant toutes les frontières entre l'Un et l'Autre, tous les mensonges qui donnent prise au pouvoir sur l'Autre, est divine.
Tout système est un mur qui maintient l'homme enfermé dans un espace de libertés surveillées, concessions arrachées au pouvoir et à ce titre toujours précaires, dans un "lieu" de déchéance spirituelle savamment entretenue; mur de conditionnement des esprits et donc des corps par l'idéologie ou la religion; mur de séparation entre l'Un et l'Autre; mur de censures et d'autocensure qui sépare de la Vie, de la Réalité Une du Vivant Créateur. Homme séparé du dieu vivant en l'homme, homme séparé de l'Homme par le pouvoir qu'il exerce sur l'Autre par ignorance et crédulité!
N'attendons plus le bonheur et notre salut du pouvoir sur l'Autre, ne lui sacrifions plus notre existence! L'homme des nations a fait son temps, voici venir l'avènement de l'homme universel, celui des citoyens du monde! Abolir les frontières, ce dont il a été question à Berlin ce 9 novembre, c'est abolir les nations, c'est lancer une dynamique existentielle humaniste dont l'Europe peut être le laboratoire. Ayons ce courage pour l'Homme!
http://reflexions-impertinentes.over-blog.com/


Sur "l'identité nationale", sorte de burqa mentale qu'on voudrait nous obliger à porter, voir aussi su LE Post :
http://www.lepost.fr/article/2009/11/12/1788315_l-identite-nationale-est-un-voile_0_2983615.html?#reaction_2983346
juil
Le sens de la Paix et de la Non-Violence dans le moment actuel
Une marche parcourt le monde.
C'est La Marche pour la Paix et la Non-violence.




Je voudrais en parler brièvement devant ce forum en ma qualité de fondateur de l'Humanisme Universaliste et d'inspirateur de cette Marche. Celle-ci, à son tour, inspire et entraîne des initiatives variées et diverses activités, comme le parcours symbolique d'une équipe de quelques enthousiastes qui se déplaceront durant trois mois et traverseront de nombreux pays. Ils sont partis le 2 octobre à Wellington, en Nouvelle-Zélande et arriveront le 2 Janvier 2010 au pied du Mont Aconcagua à Punta de Vacas, entre l'Argentine et le Chili.

La Marche a été lancée lors du Symposium organisé par le Centre Mondial d'Études Humanistes, au Parc d'Étude et de Réflexion de Punta de Vacas le 15 novembre 2008, c'est-à-dire il y a un an, dans l'intention claire de faire prendre conscience de la dangereuse situation mondiale que nous traversons, situation marquée par la probabilité élevée de conflit nucléaire, par l'armement et par la violente occupation militaire de territoires.

Cette proposition de mobilisation sociale a été impulsée par le Mouvement Humaniste et ses organismes. En quelques mois, la Marche Mondiale a suscité l'adhésion de milliers de personnes, de groupes pacifistes et non-violents, de diverses institutions qui travaillent en faveur des Droits de l'Homme, de personnalités du monde de la science, de la culture et de la politique, tous et toutes sensibles à l'urgence du moment. Elle a également provoqué une énorme quantité d'initiatives dans plus de 100 pays, générant un phénomène de diversité culturelle en rapide croissance. Dans cet ordre d'idée, je dois vous communiquer qu'à l'équipe de base initiale, se sont ajoutés plusieurs tronçons ; l’un traverse plusieurs pays du Moyen-Orient ; l’autre se déplace en Amérique Centrale.

Nous savons bien que la situation actuelle est critique sous toutes les latitudes et qu'elle se caractérise par la pauvreté de vastes régions, par la confrontation entre les cultures, et par la violence et la discrimination qui contaminent la vie quotidienne de grands secteurs de la population. Aujourd'hui, il existe des conflits armés dans de nombreux endroits et simultanément une profonde crise du système financier international. À tout cela s'ajoute la menace nucléaire grandissante qui est, en définitive, la plus grande urgence du moment actuel. Elle représente une situation extrêmement complexe. Aux intérêts irresponsables des puissances nucléaires et à la folie des groupes violents qui peuvent avoir accès à du matériel nucléaire de dimensions réduites, nous devons ajouter le risque d'accidents qui pourraient faire éclater un conflit dévastateur.

Tout ce qui précède n'est pas une somme de crises particulières mais le cadre qui met en évidence l'échec global d'un système dont la méthodologie d'action est la violence et dont la valeur centrale est l'argent.
Pour éviter la catastrophe atomique qui semble menacer le monde dans un futur plus ou moins immédiat, nous devons travailler aujourd'hui même pour dépasser la violence sociale et personnelle, en même temps que nous exigeons :
1. Le désarmement nucléaire mondial
2. Le retrait immédiat des troupes qui envahissent les territoires occupés
3. La réduction progressive et proportionnelle des armements de destruction massive
4. La signature de traités de non agression entre pays
5. Le renoncement des gouvernements à utiliser les guerres comme moyen de résoudre les conflits.

Le plus urgent est de générer une conscience pour la paix et le désarmement. Mais il est également nécessaire de réveiller la conscience de la Non-violence active qui nous permette de rejeter non seulement la violence physique mais aussi toute forme de violence économique, raciale, psychologique, religieuse et sexuelle. Nous aspirons bien sûr à ce que cette nouvelle sensibilité puisse s'installer et ébranler les structures sociales, ouvrant le chemin à la future Nation Humaine Universelle.
La Marche Mondiale appelle toutes les personnes à joindre leurs efforts et à prendre en mains la responsabilité de changer notre monde, à dépasser la violence personnelle et, partant de son entourage le plus proche, à faire croître cette influence positive.

Durant ces trois mois, dans de nombreuses villes et villages, des marches, des festivals, des forums, des conférences et bien d'autres événements sont organisés pour créer cette conscience de la Paix et de la Non-violence. Et dans le monde entier, les campagnes d'adhésion à la Marche multiplient ce signal au-delà de ce que nous avions imaginé jusqu'alors.
Pour la première fois dans l'histoire, un événement de cette ampleur se met en marche à l'initiative des participants eux-mêmes. La véritable force de cette impulsion naît de l'acte simple de celui qui adhère en conscience à une cause digne et la partage avec d'autres.

Rafael de la Rubia a été désigné comme représentant de l'organisme humaniste "Monde sans Guerres" pour toute cette période de la Marche et jusqu'en janvier 2010 - date à laquelle se produira la restructuration du Mouvement Humaniste - ; il y a, de même, un porte-parole par continent : Michel Ussene, pour l'Afrique, Sudhir Gandotra pour l'Asie, Giorgio Schultze pour l'Europe, Tomás Hirsch pour l'Amérique latine et Chris Wells pour l'Amérique du Nord. Tous ont accepté la mission de recevoir des mains des prix Nobel de la Paix, lors de ce Sommet à Berlin, la "Charte pour un monde sans violence", s'engageant à la diffuser dans les pays par où la Marche Mondiale passe.

C'est précisément dans cette "Charte" que sont formulés les Principes auxquels peuvent souscrire les personnes de bonne volonté sous toutes les latitudes.
Sans m'étendre de manière exhaustive, je voudrais souligner le neuvième principe de la Charte qui dit : « Nous appelons les Nations Unies et leurs États membres à promouvoir la reconnaissance des diversités ethniques, culturelles et religieuses. La Règle d'Or d'un monde non-violent est : Traites les autres comme tu voudrais que les autres te traitent ».
Ce principe moral va au-delà de toute norme et de toute juridiction pour asseoir son domaine sur le terrain humain par le registre de reconnaissance commune qui dépasse tout calcul et toute spéculation.
Ce principe, connu depuis bien longtemps comme la "Règle d'Or" de la vie en commun, est un des treize principes qui sont considérés dans ce magnifique document qu'il est nécessaire de diffuser amplement.

Par ailleurs, nous ne pouvons laisser de côté certains thèmes qui permettent la compréhension de nos activités dans le domaine de la non-violence, car il est évident que la prévention négative envers nous est née et s'est développée en Amérique du Sud durant les luttes non-violentes soutenues contre les dictatures militaires. Il est très clair que la discrimination dont nous avons souffert dans les différents domaines est partie de la désinformation et de la diffamation systématique subies durant des décennies dans nos pays d'origine, comme l'Argentine et le Chili. Les dictatures et leurs organes de "désinformation" ont tissé leur réseau à l'époque où l'on interdisait, emprisonnait, déportait et assassinait nos militants.

Encore aujourd'hui et sous différentes latitudes, on pourra retrouver la persécution que nous avons subie non seulement de la part des fascistes mais aussi de la part de secteurs "bien-pensants". Il faut observer qu'à mesure que nos activités progressent, de nombreuses personnes qui déclament la Paix, exigent notre silence en criant au scandale ou apostrophent tout groupe ou individu qui nous mentionne publiquement.

Si ces insultes appartiennent au passé, aujourd'hui on continue de dénigrer l'action non-violente en argumentant que rien ne pourra se faire au-delà des déclamations face aux "réels" puissants qui décident des situations du monde. Et pour donner quelques exemples, voyons quelques cas :
Le premier se réfère aux campagnes contre le Service Militaire effectuées par les Humanistes en Argentine il y a quelques années à peine.
À cette époque, on rétorquait qu'il était impossible de modifier cette loi à caractère obligatoire. Notons qu'après un an d'activités, un million et demie de signatures pour son abolition a été rassemblé pour son abolition ; ces signatures ont été rejetées sans justification. Alors, le Pouvoir Exécutif a fait de la publicité sur l'inconvenance de cette tentative qui "laisserait sans défense la Nation face aux possibles agressions des pays limitrophes". Cependant, l'opinion publique avait été sensibilisée si bien que, les médias s'en faisant l'écho, le débat (sans mentionner les auteurs du projet) est sorti au grand jour. La Présidence de la République a fini par signer le "décret d'annulation du service militaire obligatoire", pour le remplacer par le service militaire optionnel. Mais on argumenta, à cette occasion, que si une telle mesure était prise, c'est parce qu'un soldat était mort dans une caserne à cause des mauvais traitements reçus. Ainsi sont les choses mais il va de soi que la longue campagne et la mobilisation des humanistes pour que cette loi arbitraire soit enterrée n’a pas été inutile.

L'autre cas, plus récent, s'est produit en République Tchèque.
Le dénommé "bouclier spatial" était projeté depuis 2002 sans que la population en Tchéquie ni l'Union Européenne n’en aient été informées. En juin 2006, le Mouvement Humaniste s’est fait le promoteur d'une alliance entre organisations de la base sociale et celles de la base politique, en faisant savoir que 70 % de la population était contre. On demandait que ce projet ne soit pas réalisé étant donnée sa dangerosité, en même temps qu'on exigeait un référendum. Deux humanistes entamèrent une grève de la faim et la protestation a commencé à recevoir le soutien d'organisations pacifistes et non-violentes. Cette forme de protestation a duré un an, impliquant des artistes, des scientifiques et des maires. Finalement, la désapprobation s’est développée également au Parlement Européen. En mars 2009, le gouvernement s'est effondré par concours de divers facteurs mais la protestation populaire et l'opposition parlementaire avaient permis de différer la ratification du traité entre la République tchèque et les USA. En septembre 2009, Obama a renoncé au projet de bouclier spatial en Tchéquie et en Pologne.

Nous devons maintenant considérer deux thèmes encore non compris dans leur portée sociale.
Comme nous l'avons tous compris, les thèmes de l'écologie et la défense de l'environnement se sont installés dans nos sociétés. Bien que certains gouvernements et certains secteurs intéressés nient le danger qu'entraîne l'inattention à l'écosystème, tous se voient obligés à prendre des mesures progressives sous la pression des populations chaque jour plus soucieuses de la détérioration de notre maison commune. Même nos enfants sont chaque jour plus sensibles à ces dangers. Dans les centres d'éducation les plus élémentaires et dans les médias, on attire l’attention sur le sujet de la prévention de la détérioration et personne ne peut échapper à ces préoccupations.

Mais quant à la préoccupation par rapport à la violence, nous prenons un retard significatif. Je veux dire que la défense de la vie humaine et des droits de l'homme les plus élémentaires n'est pas encore installée au niveau général et global. On fait même l'apologie de la violence lorsqu'il s'agit d'argumenter sur la défense et plus encore sur "la défense préventive" contre de possibles agressions. Et l'on ne semble pas expérimenter l'horreur de la destruction massive de populations sans défense. C'est seulement lorsque la violence nous touche dans notre vie civile à travers des faits divers sanglants que nous nous alarmons, mais nous ne cessons de glorifier les mauvais exemples qui enveniment nos sociétés et nos enfants, et ce, depuis la plus tendre enfance.

Il est clair que ni l'idée ni la sensibilité capables de provoquer un rejet profond et un dégoût moral qui nous éloigneraient des monstruosités de la violence dans ses différents degrés ne sont installées.
Pour notre part, nous ferons tous les efforts nécessaires pour que dans le milieu social les thèmes de la Paix et de la Non-violence entrent en vigueur et viendra le temps où ils susciteront des réactions individuelles et également massives. Ceci sera le moment d'un changement radical dans notre monde.

Pour finir cette brève intervention, j'aimerais revenir sur la Charte pour un monde sans violence, proposée par les Prix Nobel de la Paix et Organisations Nobel de la Paix, dans l'objectif d'impulser ses propositions au cours de la Marche Mondiale pour la Paix et la Non-violence. Nous serons très honorés de partager ses principes dans les actions concrètes de l'activité sociale qui, c'est certain, nous mettront en chemin vers ce nouveau monde que nous venons d’évoquer.
C'est tout, merci beaucoup.

Silo
Berlin, le 11 novembre 2009
juil
Le sens de la Paix et de la Non-Violence dans le moment actuel
Une marche parcourt le monde.
C'est La Marche pour la Paix et la Non-violence.




Je voudrais en parler brièvement devant ce forum en ma qualité de fondateur de l'Humanisme Universaliste et d'inspirateur de cette Marche. Celle-ci, à son tour, inspire et entraîne des initiatives variées et diverses activités, comme le parcours symbolique d'une équipe de quelques enthousiastes qui se déplaceront durant trois mois et traverseront de nombreux pays. Ils sont partis le 2 octobre à Wellington, en Nouvelle-Zélande et arriveront le 2 Janvier 2010 au pied du Mont Aconcagua à Punta de Vacas, entre l'Argentine et le Chili.

La Marche a été lancée lors du Symposium organisé par le Centre Mondial d'Études Humanistes, au Parc d'Étude et de Réflexion de Punta de Vacas le 15 novembre 2008, c'est-à-dire il y a un an, dans l'intention claire de faire prendre conscience de la dangereuse situation mondiale que nous traversons, situation marquée par la probabilité élevée de conflit nucléaire, par l'armement et par la violente occupation militaire de territoires.

Cette proposition de mobilisation sociale a été impulsée par le Mouvement Humaniste et ses organismes. En quelques mois, la Marche Mondiale a suscité l'adhésion de milliers de personnes, de groupes pacifistes et non-violents, de diverses institutions qui travaillent en faveur des Droits de l'Homme, de personnalités du monde de la science, de la culture et de la politique, tous et toutes sensibles à l'urgence du moment. Elle a également provoqué une énorme quantité d'initiatives dans plus de 100 pays, générant un phénomène de diversité culturelle en rapide croissance. Dans cet ordre d'idée, je dois vous communiquer qu'à l'équipe de base initiale, se sont ajoutés plusieurs tronçons ; l’un traverse plusieurs pays du Moyen-Orient ; l’autre se déplace en Amérique Centrale.

Nous savons bien que la situation actuelle est critique sous toutes les latitudes et qu'elle se caractérise par la pauvreté de vastes régions, par la confrontation entre les cultures, et par la violence et la discrimination qui contaminent la vie quotidienne de grands secteurs de la population. Aujourd'hui, il existe des conflits armés dans de nombreux endroits et simultanément une profonde crise du système financier international. À tout cela s'ajoute la menace nucléaire grandissante qui est, en définitive, la plus grande urgence du moment actuel. Elle représente une situation extrêmement complexe. Aux intérêts irresponsables des puissances nucléaires et à la folie des groupes violents qui peuvent avoir accès à du matériel nucléaire de dimensions réduites, nous devons ajouter le risque d'accidents qui pourraient faire éclater un conflit dévastateur.

Tout ce qui précède n'est pas une somme de crises particulières mais le cadre qui met en évidence l'échec global d'un système dont la méthodologie d'action est la violence et dont la valeur centrale est l'argent.
Pour éviter la catastrophe atomique qui semble menacer le monde dans un futur plus ou moins immédiat, nous devons travailler aujourd'hui même pour dépasser la violence sociale et personnelle, en même temps que nous exigeons :
1. Le désarmement nucléaire mondial
2. Le retrait immédiat des troupes qui envahissent les territoires occupés
3. La réduction progressive et proportionnelle des armements de destruction massive
4. La signature de traités de non agression entre pays
5. Le renoncement des gouvernements à utiliser les guerres comme moyen de résoudre les conflits.

Le plus urgent est de générer une conscience pour la paix et le désarmement. Mais il est également nécessaire de réveiller la conscience de la Non-violence active qui nous permette de rejeter non seulement la violence physique mais aussi toute forme de violence économique, raciale, psychologique, religieuse et sexuelle. Nous aspirons bien sûr à ce que cette nouvelle sensibilité puisse s'installer et ébranler les structures sociales, ouvrant le chemin à la future Nation Humaine Universelle.
La Marche Mondiale appelle toutes les personnes à joindre leurs efforts et à prendre en mains la responsabilité de changer notre monde, à dépasser la violence personnelle et, partant de son entourage le plus proche, à faire croître cette influence positive.

Durant ces trois mois, dans de nombreuses villes et villages, des marches, des festivals, des forums, des conférences et bien d'autres événements sont organisés pour créer cette conscience de la Paix et de la Non-violence. Et dans le monde entier, les campagnes d'adhésion à la Marche multiplient ce signal au-delà de ce que nous avions imaginé jusqu'alors.
Pour la première fois dans l'histoire, un événement de cette ampleur se met en marche à l'initiative des participants eux-mêmes. La véritable force de cette impulsion naît de l'acte simple de celui qui adhère en conscience à une cause digne et la partage avec d'autres.

Rafael de la Rubia a été désigné comme représentant de l'organisme humaniste "Monde sans Guerres" pour toute cette période de la Marche et jusqu'en janvier 2010 - date à laquelle se produira la restructuration du Mouvement Humaniste - ; il y a, de même, un porte-parole par continent : Michel Ussene, pour l'Afrique, Sudhir Gandotra pour l'Asie, Giorgio Schultze pour l'Europe, Tomás Hirsch pour l'Amérique latine et Chris Wells pour l'Amérique du Nord. Tous ont accepté la mission de recevoir des mains des prix Nobel de la Paix, lors de ce Sommet à Berlin, la "Charte pour un monde sans violence", s'engageant à la diffuser dans les pays par où la Marche Mondiale passe.

C'est précisément dans cette "Charte" que sont formulés les Principes auxquels peuvent souscrire les personnes de bonne volonté sous toutes les latitudes.
Sans m'étendre de manière exhaustive, je voudrais souligner le neuvième principe de la Charte qui dit : « Nous appelons les Nations Unies et leurs États membres à promouvoir la reconnaissance des diversités ethniques, culturelles et religieuses. La Règle d'Or d'un monde non-violent est : Traites les autres comme tu voudrais que les autres te traitent ».
Ce principe moral va au-delà de toute norme et de toute juridiction pour asseoir son domaine sur le terrain humain par le registre de reconnaissance commune qui dépasse tout calcul et toute spéculation.
Ce principe, connu depuis bien longtemps comme la "Règle d'Or" de la vie en commun, est un des treize principes qui sont considérés dans ce magnifique document qu'il est nécessaire de diffuser amplement.

Par ailleurs, nous ne pouvons laisser de côté certains thèmes qui permettent la compréhension de nos activités dans le domaine de la non-violence, car il est évident que la prévention négative envers nous est née et s'est développée en Amérique du Sud durant les luttes non-violentes soutenues contre les dictatures militaires. Il est très clair que la discrimination dont nous avons souffert dans les différents domaines est partie de la désinformation et de la diffamation systématique subies durant des décennies dans nos pays d'origine, comme l'Argentine et le Chili. Les dictatures et leurs organes de "désinformation" ont tissé leur réseau à l'époque où l'on interdisait, emprisonnait, déportait et assassinait nos militants.

Encore aujourd'hui et sous différentes latitudes, on pourra retrouver la persécution que nous avons subie non seulement de la part des fascistes mais aussi de la part de secteurs "bien-pensants". Il faut observer qu'à mesure que nos activités progressent, de nombreuses personnes qui déclament la Paix, exigent notre silence en criant au scandale ou apostrophent tout groupe ou individu qui nous mentionne publiquement.

Si ces insultes appartiennent au passé, aujourd'hui on continue de dénigrer l'action non-violente en argumentant que rien ne pourra se faire au-delà des déclamations face aux "réels" puissants qui décident des situations du monde. Et pour donner quelques exemples, voyons quelques cas :
Le premier se réfère aux campagnes contre le Service Militaire effectuées par les Humanistes en Argentine il y a quelques années à peine.
À cette époque, on rétorquait qu'il était impossible de modifier cette loi à caractère obligatoire. Notons qu'après un an d'activités, un million et demie de signatures pour son abolition a été rassemblé pour son abolition ; ces signatures ont été rejetées sans justification. Alors, le Pouvoir Exécutif a fait de la publicité sur l'inconvenance de cette tentative qui "laisserait sans défense la Nation face aux possibles agressions des pays limitrophes". Cependant, l'opinion publique avait été sensibilisée si bien que, les médias s'en faisant l'écho, le débat (sans mentionner les auteurs du projet) est sorti au grand jour. La Présidence de la République a fini par signer le "décret d'annulation du service militaire obligatoire", pour le remplacer par le service militaire optionnel. Mais on argumenta, à cette occasion, que si une telle mesure était prise, c'est parce qu'un soldat était mort dans une caserne à cause des mauvais traitements reçus. Ainsi sont les choses mais il va de soi que la longue campagne et la mobilisation des humanistes pour que cette loi arbitraire soit enterrée n’a pas été inutile.

L'autre cas, plus récent, s'est produit en République Tchèque.
Le dénommé "bouclier spatial" était projeté depuis 2002 sans que la population en Tchéquie ni l'Union Européenne n’en aient été informées. En juin 2006, le Mouvement Humaniste s’est fait le promoteur d'une alliance entre organisations de la base sociale et celles de la base politique, en faisant savoir que 70 % de la population était contre. On demandait que ce projet ne soit pas réalisé étant donnée sa dangerosité, en même temps qu'on exigeait un référendum. Deux humanistes entamèrent une grève de la faim et la protestation a commencé à recevoir le soutien d'organisations pacifistes et non-violentes. Cette forme de protestation a duré un an, impliquant des artistes, des scientifiques et des maires. Finalement, la désapprobation s’est développée également au Parlement Européen. En mars 2009, le gouvernement s'est effondré par concours de divers facteurs mais la protestation populaire et l'opposition parlementaire avaient permis de différer la ratification du traité entre la République tchèque et les USA. En septembre 2009, Obama a renoncé au projet de bouclier spatial en Tchéquie et en Pologne.

Nous devons maintenant considérer deux thèmes encore non compris dans leur portée sociale.
Comme nous l'avons tous compris, les thèmes de l'écologie et la défense de l'environnement se sont installés dans nos sociétés. Bien que certains gouvernements et certains secteurs intéressés nient le danger qu'entraîne l'inattention à l'écosystème, tous se voient obligés à prendre des mesures progressives sous la pression des populations chaque jour plus soucieuses de la détérioration de notre maison commune. Même nos enfants sont chaque jour plus sensibles à ces dangers. Dans les centres d'éducation les plus élémentaires et dans les médias, on attire l’attention sur le sujet de la prévention de la détérioration et personne ne peut échapper à ces préoccupations.

Mais quant à la préoccupation par rapport à la violence, nous prenons un retard significatif. Je veux dire que la défense de la vie humaine et des droits de l'homme les plus élémentaires n'est pas encore installée au niveau général et global. On fait même l'apologie de la violence lorsqu'il s'agit d'argumenter sur la défense et plus encore sur "la défense préventive" contre de possibles agressions. Et l'on ne semble pas expérimenter l'horreur de la destruction massive de populations sans défense. C'est seulement lorsque la violence nous touche dans notre vie civile à travers des faits divers sanglants que nous nous alarmons, mais nous ne cessons de glorifier les mauvais exemples qui enveniment nos sociétés et nos enfants, et ce, depuis la plus tendre enfance.

Il est clair que ni l'idée ni la sensibilité capables de provoquer un rejet profond et un dégoût moral qui nous éloigneraient des monstruosités de la violence dans ses différents degrés ne sont installées.
Pour notre part, nous ferons tous les efforts nécessaires pour que dans le milieu social les thèmes de la Paix et de la Non-violence entrent en vigueur et viendra le temps où ils susciteront des réactions individuelles et également massives. Ceci sera le moment d'un changement radical dans notre monde.

Pour finir cette brève intervention, j'aimerais revenir sur la Charte pour un monde sans violence, proposée par les Prix Nobel de la Paix et Organisations Nobel de la Paix, dans l'objectif d'impulser ses propositions au cours de la Marche Mondiale pour la Paix et la Non-violence. Nous serons très honorés de partager ses principes dans les actions concrètes de l'activité sociale qui, c'est certain, nous mettront en chemin vers ce nouveau monde que nous venons d’évoquer.
C'est tout, merci beaucoup.

Silo
Berlin, le 11 novembre 2009
crépuscule
La pandémie H1N1, signe du crépuscule de notre civilisation
http://www.rue89.com/2009/11/28/la-pandemie-h1n1-signe-du-crepuscule-de-notre-civilisation-127726


Bernard Dugué, ingénieur des mines, docteur en pharmacologie et docteur en philosophie, vient de publier l'essai HIN1 La pandémie de la peur (éd. Xenia). Il y livre une analyse sociologique et une perspective historique et philosophique à la pandémie. Rue89 lui donne la parole. Nous reproduisons en entier cet excellente mise en perspective :

Dans mon livre, je prends appui sur les faits, à la fois scientifiques et sociétaux, tentant d'élucider les ressorts de ce qui paraît être un emballement de la machine sanitaire. Partons de l'actualité de ces derniers jours pour illustrer ma thèse.

Sur le plateau de Mots croisés (France 2) lundi 23 novembre, la ministre Bachelot expliquait que le conditionnement du vaccin en flacon de dix doses était lié aux contraintes du marché. Ni Yves Calvi, ni ses invités n'ont cru bon de contredire la ministre. Ce conditionnement résulte non pas du marché mais d'un choix technique dans la gestion sanitaire, avec une commande de 96 millions de doses assorti d'un plan de vaccination généralisé et orchestré avec des moyens logistiques sans précédent. Un esprit critique parlerait d'un acharnement thérapeutique. Pourquoi alors cette obstination ?

Quelques-uns ont parlé de théorie du complot ou de diktat des firmes pharmaceutique. Ce n'est pas sérieux et l'on voit bien comment une certaine opinion frondeuse peut réagir face à l'incompréhension de ce plan anti-grippe. Il reste deux réponses. La première est celle des autorités. La menace est bien réelle, il y a urgence sanitaire et l'incompréhension résulterait d'une mauvaise communication. La seconde repose sur une hypothèse forgée après une réflexion systémique. La machine sanitaire étant un système technique, elle va de l'avant une fois déclenché un processus.

Après le Téléthon, voilà le vaccinathon
Autant dire que cet épisode pandémique est révélateur de quelques pathologies de nos sociétés avancées, qu'elles soient occidentales ou asiatiques. Avec sans doute un excès dans l'application du principe de précaution. Dont la concrétisation se traduit par un mauvais choix technologique dans ce champ thérapeutique. Les plans contenus dans les tiroirs de l'expertise visaient en premier lieu une menace du type grippe aviaire. Ils n'étaient pas adaptés pour cette grippe H1N1.

La suite médiatique et sanitaire est assez évidente à analyser. Il faut produire une menace dans l'esprit des gens. Le procédé est classique. Quelques communiqués d'expertises à sens unique. Et puis des annonces répétitives de décès, de classes fermées et quelques images sélectionnées. Après le Téléthon, voilà le vaccinathon, 300 000 Français vaccinés, quel succès ! Le chiffre peut monter et atteindre le seuil de satisfaction ministériel. Et comme pour le Téléthon, rien de mieux que l'exhibition d'un cas particulier servant de déclencheur d'émotion.

Il n'est pas question de donner de l'argent mais d'offrir son bras à l'infirmière dans le gymnase prévu à cet effet. Pour inciter les Français à le faire, les médias peuvent éventuellement filmer une maman en pleurs suite à l'hospitalisation de sa fille mise sous assistance respiratoire. C'est un procédé très efficace, vu sur France3 ce mardi 24 novembre, dans le JT du soir.

On n'invite pas les passagers d'un bateau à prendre la barre
La menace pandémique a été surévaluée pour répondre aux besoins de la mise en route d'un plan national. Mais certaines données ne sont pas fiables : il n'est pas sûr que tous les cas d'hospitalisation soient liés à la grippe, des virus pulmonaires non grippaux et des bactéries peuvent très bien être impliquées. Les médias en ont-ils trop fait ?

Ce qu'on peut leur reprocher, c'est d'avoir occulté les avis contraires, comme celui du Dr Marc Girard. Mais cela aurait déclenché une belle confusion, un peu comme si les passagers d'un bateau venaient sur le pont pour indiquer au capitaine la barre à suivre !

Les autorités ont donc déclenché une menace pandémique qui ressemble à des événements d'un autre âge, comme la peur du démon et des sorcières, qui furent jugées et exécutées lors de l'inquisition qui vint aux XVIe et XVIIe siècles. Pourtant, ces sorcières étaient bien inoffensives. Hermann Broch avait vu dans cette chasse le signe d'une époque crépusculaire, avec une analyse fort savante sur l'hypertrophie de la théologie et la perte en rationalité qui en résultait.

Un troisième crépuscule de notre civilisation
Nous sommes sans doute au moment d'un troisième crépuscule. Si l'on admet que le crépuscule marqué par la démonologie signe la fin du dispositif théologique et de la sécurisation par l'Eglise. Et que le crépuscule marqué par le nazisme, le stalinisme et les sciences humaines matérialistes et raciales marque la fin du dispositif philosophique dévoyé et des jeux nationalistes d'Etat.

Nous voilà au seuil de cette grande énigme du XXIe siècle. Avec une interrogation : nos gouvernants sont-ils réellement en possession de la science ou bien tributaires des experts sanitaires ?

Je pose la question autrement. Les politiques ont-ils peur, sont-ils devenus fous ? Si tel est le cas, nos politiques ne sont pas si puissants qu'on ne le pense mais plutôt les vassaux des experts, en l'occurrence, de ceux de l'OMS. C'est une hypothèse. Il va de soi que d'autres ressorts se greffent. La panique pandémique présente un intérêt pour les profits de l'industrie sanitaire ainsi que les experts qui en ressortent renforcés à l'instar des chefs militaires du temps de Napoléon.

La thèse du crépuscule est donc la leçon philosophique qui s'impose. Chaque époque a ses priorités et ses dispositifs transcendantaux laissant accroire que si une question est résolue, tout va s'en suivre et que la société ira de son mieux. Nous avons cru que si les questions techniques fondamentales étaient résolues, tout irait dans le bon sens.

Déjà, Ellul et Habermas voyaient des problèmes en 1970. D'aucuns tels Fukuyama ont imaginé une ère post-humaine avec l'usage des prothèses bio-technologiques. Le protocole de Lisbonne a cru en un salut par l'économie du savoir et savoir-faire technologique.
On a cru aux nouvelles technologies en 1998. On croit en une croissance verte. La leçon de cette pandémie, c'est que la profusion de dispositifs techniques peut engendrer plus de problèmes qu'elle n'en résout. Quand l'humanité se sera affranchie de cette « croyance technologique », une nouvelle époque émergera.
crépuscule
La pandémie H1N1, signe du crépuscule de notre civilisation
http://www.rue89.com/2009/11/28/la-pandemie-h1n1-signe-du-crepuscule-de-notre-civilisation-127726


Bernard Dugué, ingénieur des mines, docteur en pharmacologie et docteur en philosophie, vient de publier l'essai HIN1 La pandémie de la peur (éd. Xenia). Il y livre une analyse sociologique et une perspective historique et philosophique à la pandémie. Rue89 lui donne la parole. Nous reproduisons en entier cet excellente mise en perspective :

Dans mon livre, je prends appui sur les faits, à la fois scientifiques et sociétaux, tentant d'élucider les ressorts de ce qui paraît être un emballement de la machine sanitaire. Partons de l'actualité de ces derniers jours pour illustrer ma thèse.

Sur le plateau de Mots croisés (France 2) lundi 23 novembre, la ministre Bachelot expliquait que le conditionnement du vaccin en flacon de dix doses était lié aux contraintes du marché. Ni Yves Calvi, ni ses invités n'ont cru bon de contredire la ministre. Ce conditionnement résulte non pas du marché mais d'un choix technique dans la gestion sanitaire, avec une commande de 96 millions de doses assorti d'un plan de vaccination généralisé et orchestré avec des moyens logistiques sans précédent. Un esprit critique parlerait d'un acharnement thérapeutique. Pourquoi alors cette obstination ?

Quelques-uns ont parlé de théorie du complot ou de diktat des firmes pharmaceutique. Ce n'est pas sérieux et l'on voit bien comment une certaine opinion frondeuse peut réagir face à l'incompréhension de ce plan anti-grippe. Il reste deux réponses. La première est celle des autorités. La menace est bien réelle, il y a urgence sanitaire et l'incompréhension résulterait d'une mauvaise communication. La seconde repose sur une hypothèse forgée après une réflexion systémique. La machine sanitaire étant un système technique, elle va de l'avant une fois déclenché un processus.

Après le Téléthon, voilà le vaccinathon
Autant dire que cet épisode pandémique est révélateur de quelques pathologies de nos sociétés avancées, qu'elles soient occidentales ou asiatiques. Avec sans doute un excès dans l'application du principe de précaution. Dont la concrétisation se traduit par un mauvais choix technologique dans ce champ thérapeutique. Les plans contenus dans les tiroirs de l'expertise visaient en premier lieu une menace du type grippe aviaire. Ils n'étaient pas adaptés pour cette grippe H1N1.

La suite médiatique et sanitaire est assez évidente à analyser. Il faut produire une menace dans l'esprit des gens. Le procédé est classique. Quelques communiqués d'expertises à sens unique. Et puis des annonces répétitives de décès, de classes fermées et quelques images sélectionnées. Après le Téléthon, voilà le vaccinathon, 300 000 Français vaccinés, quel succès ! Le chiffre peut monter et atteindre le seuil de satisfaction ministériel. Et comme pour le Téléthon, rien de mieux que l'exhibition d'un cas particulier servant de déclencheur d'émotion.

Il n'est pas question de donner de l'argent mais d'offrir son bras à l'infirmière dans le gymnase prévu à cet effet. Pour inciter les Français à le faire, les médias peuvent éventuellement filmer une maman en pleurs suite à l'hospitalisation de sa fille mise sous assistance respiratoire. C'est un procédé très efficace, vu sur France3 ce mardi 24 novembre, dans le JT du soir.

On n'invite pas les passagers d'un bateau à prendre la barre
La menace pandémique a été surévaluée pour répondre aux besoins de la mise en route d'un plan national. Mais certaines données ne sont pas fiables : il n'est pas sûr que tous les cas d'hospitalisation soient liés à la grippe, des virus pulmonaires non grippaux et des bactéries peuvent très bien être impliquées. Les médias en ont-ils trop fait ?

Ce qu'on peut leur reprocher, c'est d'avoir occulté les avis contraires, comme celui du Dr Marc Girard. Mais cela aurait déclenché une belle confusion, un peu comme si les passagers d'un bateau venaient sur le pont pour indiquer au capitaine la barre à suivre !

Les autorités ont donc déclenché une menace pandémique qui ressemble à des événements d'un autre âge, comme la peur du démon et des sorcières, qui furent jugées et exécutées lors de l'inquisition qui vint aux XVIe et XVIIe siècles. Pourtant, ces sorcières étaient bien inoffensives. Hermann Broch avait vu dans cette chasse le signe d'une époque crépusculaire, avec une analyse fort savante sur l'hypertrophie de la théologie et la perte en rationalité qui en résultait.

Un troisième crépuscule de notre civilisation
Nous sommes sans doute au moment d'un troisième crépuscule. Si l'on admet que le crépuscule marqué par la démonologie signe la fin du dispositif théologique et de la sécurisation par l'Eglise. Et que le crépuscule marqué par le nazisme, le stalinisme et les sciences humaines matérialistes et raciales marque la fin du dispositif philosophique dévoyé et des jeux nationalistes d'Etat.

Nous voilà au seuil de cette grande énigme du XXIe siècle. Avec une interrogation : nos gouvernants sont-ils réellement en possession de la science ou bien tributaires des experts sanitaires ?

Je pose la question autrement. Les politiques ont-ils peur, sont-ils devenus fous ? Si tel est le cas, nos politiques ne sont pas si puissants qu'on ne le pense mais plutôt les vassaux des experts, en l'occurrence, de ceux de l'OMS. C'est une hypothèse. Il va de soi que d'autres ressorts se greffent. La panique pandémique présente un intérêt pour les profits de l'industrie sanitaire ainsi que les experts qui en ressortent renforcés à l'instar des chefs militaires du temps de Napoléon.

La thèse du crépuscule est donc la leçon philosophique qui s'impose. Chaque époque a ses priorités et ses dispositifs transcendantaux laissant accroire que si une question est résolue, tout va s'en suivre et que la société ira de son mieux. Nous avons cru que si les questions techniques fondamentales étaient résolues, tout irait dans le bon sens.

Déjà, Ellul et Habermas voyaient des problèmes en 1970. D'aucuns tels Fukuyama ont imaginé une ère post-humaine avec l'usage des prothèses bio-technologiques. Le protocole de Lisbonne a cru en un salut par l'économie du savoir et savoir-faire technologique.
On a cru aux nouvelles technologies en 1998. On croit en une croissance verte. La leçon de cette pandémie, c'est que la profusion de dispositifs techniques peut engendrer plus de problèmes qu'elle n'en résout. Quand l'humanité se sera affranchie de cette « croyance technologique », une nouvelle époque émergera.
flirk
Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.

Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l'habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu

Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d'émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les cœurs blessés

Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu'il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n'a fui les conseils sensés.

Vis maintenant !

Risque-toi aujourd'hui !

Agis tout de suite!

Ne te laisse pas mourir lentement !

Ne te prive pas d'être heureux !